vendredi 3 avril 2015

Scandales à Rome ! Cicéron monte à la tribune.

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Alain Malissard avait toujours souhaité que le latin, sa littérature et son histoire sortent d'un cadre strictement universitaire pour toucher l'ensemble des publics. C'est pourquoi il avait eu l'idée de proposer des "lectures" de textes qui seraient faites sur le théâtre d'Orléans avec l'aide du CDN et de la Scène Nationale.

Il y a dix ans, après avoir centré ses recherches sur les œuvres de Tacite, il avait conçu de faire lire des extraits des Annales par trois comédiens Benoît Guibert, Christophe Maltot et Thomas Matalou, Ce fut la mémorable séance du 26 novembre 2004 où avaient été proposées au public des Images de la Rome impériale l'année des quatre empereurs.

Les travaux plus récents d'Alain Malissard ayant porté sur l'étude de quelques scandales parmi ceux qui ont entaché le cité romaine au cours de son histoire, il avait souhaité encore une fois qu'une lecture fût faite sur le théâtre. Pour cela, il avait privilégié deux personnages scandaleux, contre lesquels Cicéron s'était élevé, Verrès et Catilina. Et, avec l'aide de Nicole Laval-Turpin, il avait choisi les passages les plus appropriés pour une mise sur le théâtre. La fatalité a voulu qu'il ne puisse ni achever ses travaux, ni assister à cette lecture à laquelle il tenait beaucoup. Alors ses amis ont fait en sorte que cette "lecture" puisse avoir lieu : ceux de "Guillaume-Budé", bien sûr, ainsi que François-Xavier Hauville et Bruno Lobbé pour la Scène Nationale, Arthur Nauziciel  et toute son équipe, pour le CDN.

C'est Xavier Galais qui, en cette soirée du 28 mars, a assumé la tâche difficile de faire vivre les textes de Cicéron.

On commença par des extraits des Catilinaires, ces discours par lesquels Cicéron, en cette lointaine année -63, a dévoilé devant le Sénat les détails de la conjuration contre la République. Xavier Galais choisit d'interpréter le grand orateur au moment où il était en train de préparer, d'assimiler son texte, se redisant les phrases qui lui résistaient, travaillant son articulation, crayon entre les dents.

En revanche, pour lire des extraits des Verrines – où sont dénoncés les cruautés et les pillages du gouverneur de la Sicile – l'acteur se posa  devant un micro et lança sa voix vers le public, afin de retrouver le style oratoire du grand Marcus Tullius, celui dont, au siècle suivant, Tacite rappelait qu'il avait laissé le souvenir d'une éloquence coulant avec la force d'un flot qui déborde (exundat et exuberat illa admirabilis eloquentia).

Un public nombreux était là pour applaudir la performance de l'acteur, tout en rendant hommage à la mémoire d'Alain Malissard dont on rappela combien, pendant vingt-cinq années, il s'était impliqué dans la vie culturelle orléanaise.
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Jean Nivet
Quelques photos d'Alain Malissard

Document de présentation de la soirée : p1 - p2 - p3 - p4

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