lundi 19 octobre 2009

Jules César

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Voici quelques remarques que je me fais après avoir vu “ JULES CÉSAR“, le spectacle monté par Arthur Nauzyciel au théâtre d’Orléans.

J’ai apprécié et même admiré, en grande partie, la mise en scène résolument moderne qui nous a ramenés aux " années 60 " : sobre mobilier en vogue à l'époque, costumes sombres, très contemporains des protagonistes : vestes, chemises, cravates, autant d’accessoires dont jouent avec élégance les acteurs pour marquer les changements d’action, d’humeur, de rythme qu’impose la tragédie de Shakespeare. Oiseaux noirs d’un assassinat annoncé, figures masquées d’un complot hâtivement organisé, les acteurs exécutent une impeccable chorégraphie. Impression d’irréalité aidée par l’escamotage parfait des praticables.

J'ai bien aimé la déambulation des acteurs, leur gestuelle travaillée, si expressive, la forte tension traduite par le langage précipité qui les coagulait par moments, en groupes de conspirateurs, unis provisoirement dans la haine du tyran. J'ai aimé la stylisation de leur jeu, leurs embrassades mortelles, leurs corps fantômatiques qui articulaient dans le vide, s'interpellaient sans se regarder avec l'énergie silencieuse qui les animait… j’ai aimé le cri rouge du fond de scène, fauteuils des spectateurs vides et sanglants plus éloquents que les fantômes… négligemment traités par le metteur en scène. J’ai aimé aussi, la mise à mort du tyran réglée comme un ballet, sans aucun réalisme. Artificialité qui devient poésie.

Quelques réticences… J’ai peu goûté la présence du fantôme féminin de Portia, inutilement assise près de Brutus, potiche féminine ! ni l'apparition du fantôme de Jules César à Brutus traitée (selon moi… ) à l’emporte-pièce et banalisant ce moment de tension dramatique voulue par Shakespeare.

La musique portée par le trio jazzy sonnait juste souvent… parfois trop ludique quand il se portait sur scène..... il apportait une respiration agréable mais étirait le texte à n’en plus finir. Façon Broadway, il donnait une touche étrange d’américanisme à cette mise en scène peu banale !

Je me souviendrai de cette mise en scène d’une grande beauté plastique qui servait intelligemment ce grand texte de théâtre qu’est “JULES CÉSAR“.

NB - À propos… le fait de ne rien comprendre à l’anglais parlé par les acteurs, ne m’a nullement gênée. J’étais dans un espace-temps que je déchiffrais mesure après mesure. Transportée !

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